Filippo Boldini (1900-1989)

Filippo Boldini (Paradiso 1900 - Lugano 1989) est un artiste très apprécié et collectionné sous nos latitudes et des expositions et publications lui ont été consacrées.

L'exposition retrace l'ensemble de la carrière de Boldini, en abordant tous les thèmes qu'il affectionnait : fleurs, natures mortes, personnages, thèmes religieux, paysages, depuis les œuvres des années 1930, toujours dans une veine naturaliste, jusqu'à la phase "Novecento" puis cubiste, jusqu'aux atmosphères douces et floues des années 1980. Les références qui lui sont chères sont le Quattrocento toscan, Cézanne, Braque, mais aussi Giorgio Morandi, le Novecento italien et Carlo Carrà.

Pour le choix des œuvres, il a été décidé de faire une sélection parmi les riches collections données par le peintre aux collections publiques de Lugano : environ deux cent quatre-vingts peintures et dessins à la Commune de Paradiso, une vingtaine à la Ville de Lugano et à l'État, auxquels s'ajoutent quelques achats effectués par ce dernier. Dans le catalogue publié à l'occasion de l'exposition, l'inventaire complet et illustré de ces legs est présenté pour la première fois.

Sont également présentées seize esquisses provenant d'une collection privée - presque toutes inédites - qu'il a réalisées entre les années 1930 et le début des années 1960 et qui documentent un aspect peu connu de son travail, comme sa participation à des concours pour la décoration murale d'édifices publics. Une activité parallèle à la peinture de chevalet qui, avec d'autres occupations comme la création de mosaïques et de reliefs, y compris pour des monuments funéraires, ou la restauration, a marqué une grande partie de la carrière artistique de nombreux artistes dans des décennies marquées par une situation économique difficile.

Boldini a mené une vie retirée et tranquille, loin des mondanités, entouré de l'affection de sa famille et de ses amis de confiance. En 1927, sa femme Marily donne naissance à une fille, Anna, plus connue sous le nom d'Annaly. La petite fille est représentée à plusieurs reprises par son père et une section entière lui est consacrée dans l'exposition. En 1945, Annaly commence à montrer des signes de la maladie dégénérative qui la conduira à la paralysie et à la mort à l'âge de vingt-six ans seulement, en 1953, laissant une marque indélébile dans l'âme de son père affectueux.

Timide, réservé, solitaire mais pas isolé, aimant au contraire les conversations entre amis, Boldini a tissé au cours de sa longue vie un réseau de relations solides avec des critiques, des intellectuels, des écrivains, des peintres et des sculpteurs qui appréciaient ses qualités d'homme et d'artiste. Un espace a donc été consacré à la reconstitution de cet environnement d'estime et de partage en retraçant les œuvres données en signe d'affection à des personnalités telles que Virgilio Gilardoni, Piero Bianconi, Adriano Soldini, Mario Agliati, Remo Beretta, Giorgio Orelli, Eros Bellinelli, Mario Barzaghini, Angelo et Pierre Casè, Giovanni Genucchi, pour n'en citer que quelques-unes. Dans de nombreux cas, elles sont présentées au public pour la première fois.